D'un sable noir charbon, la plage semble à des années-lumières du visage presque moderne d'Ignopolis. On dirait que le temps s'est figé ici depuis des milliers d'années, alors que le nouveau visage de la Terre n'est que très récent. Sur ce sable au noir peu commun où il est difficile de s'enfoncer tant le gel fait son effet, il est fréquent de tomber nez à nez avec un immense bloc de glace, détaché des glaciers voisins et venu s'échouer sur la rive. Certains ont la taille d'un chien, d'autres la taille d'un dragon. Et malheureusement, la plage est le repère favori d'Oceanis sauvages, qui viennent s'approvisionner en nourriture mais aussi démontrer leurs talents aquatiques et glaciaires auprès d'aventuriers un peu trop curieux. Néanmoins, si vous avez soudainement envie de vous baigner dans une eau bien en dessous des 10 degrés, c'est ici qu'il faudra se rendre.

Il y a un siècle de cela existait un pays dénommé Islande, réputé pour la multitude de ses bains chauds issus de la proximité du magma sous la croûte terrestre. Ce pays a bel et bien été rayé de la carte depuis longtemps, comme bien d'autres, mais un plateau rocheux situé sur la Baie Blanche en rappelle le paysage. Zone volcanique en activité, le bassin des Geysers est le terrain d'un millier de bains chauds plus ou moins grands (certains ont la taille d'immenses lacs), tous d'un bleu turquoise éclatant. Les sédimentations et autres présences minérales transforment parfois le bleu des bassins en jaune ou en rouille, mais ce n'est d'aucun danger pour la santé, certains prétendront même le contraire. Les soigneurs viennent d'ailleurs souvent dans le coin pour récolter quelques plantes typiques de la zone, ou récupérer l'eau pure pour la revendre. Cependant, les geysers sont aussi des lieux de bassins et de repos de quelques dragons qui n'apprécieront pas de voir leur calme dérangé.

Que la vue serait triste sans falaises. Que le monde paraîtrait grand, alors qu'il suffit de prendre un peu de hauteur pour apprécier sa valeur. Qu'elles paraissent blanches, les falaises, quand à leurs pieds majestueux s'étale le noir charbonneux de la Baie Blanche si mal dénommée. Le lieu est relativement calme comparé aux autres territoires des Plaines Blanches, et par temps clair, il est possible de voir au dessus de l'océan les migrations des baleines et autres animaux marins qui ont survécu jusque-là. Cependant, les roches calcaires des falaises s'effritent naturellement, et presque trop facilement lorsque des dragons viennent s'y accrocher de leur griffes puissantes pour leurs parties de pêche.