Notre bien aimée et très chère ville est entourée d'une chaîne de montagnes baptisées les Aurores. Au - dessus de leurs piques enneigés et acérés, se dessinent des ondes colorées qu'on appelle communément les aurores. Elles annoncent une merveilleuse nouvelle, un temps plus clément et une récolte satisfaisante. Elles sont également le signe que le Premier va choisir un homme et un dragon pour les unir à tout jamais. Elles protègent jalousement Ignopolis de toute intrusion humaine grâce à leurs pentes abruptes et leurs roches coupantes. La faune ainsi que la flore n'y sont pas fort présente. Il ne reste que quelques buissons maigrichons accrochés péniblement au sol et résistant aux puissantes rafales de vent. Certains disent qu'elles sont habitées par un esprit qui veillent sur la race humaine, et ceux - ci se rendent au pied des montagnes pour leur offrir un présent. Espérant, priant qu'ils ne mourront pas de faim, de froid ou encore de maladies.

Ce Mont fait certes partie de la chaîne des Aurores, mais il se découpe tant dans les cieux que les Premiers l'ont dénommé ainsi. Plus haut sommet pour le moment répertorié de toute la région, il n'est pas rare de ne pas apercevoir la cime du Mont Solitaire, trop haut perchée dans les nuages, cachées dans la brume. Par temps de ciel dégagé, on se rend compte de sa grandeur et, par conséquent, de la petitesse de l'espèce humaine, et même de l'espèce draconienne. C'est le Mont Solitaire que viennent lécher les Aurores boréales lorsque le Premier attribue un dragon à son humain. L'ascension est difficile, même à dos de dragon, car l'oxygène vient rapidement à manquer, mais une fois le sommet atteint, la vue de la région à des centaines de kilomètres à la ronde par temps dégagé vaut tous les sacrifices du monde.

Trois générations plus tôt, l'espèce humaine connaissait les buildings, le marketing, les automobiles, l'horaire pénible du trafic à 18 heures et la malbouffe. Tout ça est parti en même temps que les cendres de cet ancienne époque, tout a disparu, sauf dans les mémoires. Il ne reste de ce qu'ils appelaient "la glorieuse époque" qu'un tas de ruines à peine reconnaissable. Les ossatures d'acier ont su résister au gel, mais pas les vitres ni les constructions les plus fragiles, et il ne reste des constructions plus que des carcasses, que certains voleurs pillent encore pour trouver des matières premières à réutiliser. Cette soi-disant glorieuse époque a disparu dans les décombres, et la seule utilité contemporaine qui peut y être trouvée, c'est la facilité à y trouver une cachette pour s'entraîner et développer ses compétences. Mais il est peu recommandé de traîner dans les ruines le soir et la nuit : les dragons y chassent souvent car une vie humaine est facilement détectable parmi les ruines, mais les pilleurs y ont aussi établi leurs quartiers pour profiter de l'égarement des visiteurs.